La Ville de Paris a donné, ce jeudi 29 septembre, un mois maximum aux opérateurs de trottinettes en libre-service pour trouver des solutions afin de limiter les usages dangereux et l’encombrement des rues.
Accidents graves et parfois mortels, usagers circulant à deux et/ou sur les trottoirs, stationnements anarchiques… À Paris, l’exaspération gagne autour des trottinettes. La Ville et les trois opérateurs proposant des trottinettes en libre-service se sont réunis ce jeudi 29 septembre.
En 2018, une douzaine de sociétés avaient envahi la capitale avec leurs trottinettes en libre-service, mais les dérives ont amené la Ville à limiter le marché à trois plateformes (Lime, Dott et Tier) et 15 000 véhicules en 2020.
La convention d’exploitation sur la sellette
Compte tenu des mésusages
, la mairie s’interroge
aujourd’hui sur le rapport coût-bénéfices
des trottinettes, ainsi que sur leur coût environnemental
, a expliqué David Belliard, l’adjoint aux mobilités et à la voirie. D’autant que ce marché rapporte à la ville moins d’un million d’euros
par an (907 000 €), indique l’élu écologiste. La Ville n’exclut donc pas d’arrêter la convention à l’expiration du contrat en février 2023.
David Belliard et Emmanuel Grégoire, l’adjoint à l’urbanisme, ont « demandé aux opérateurs de revenir d’ici un mois avec des propositions d’innovation et d’évolution du service sur l’occupation de l’espace public et la sécurité », a résumé un porte-parole de Lime.
Selon ce porte-parole, la mairie a également demandé aux opérateurs de « faire de la pédagogie autour de l’impact écologique positif des trottinettes », leur bilan environnemental étant critiqué. Comme son concurrent, Tier se dit « très confiant dans (sa) capacité à répondre » aux exigences de la mairie, a dit une porte-parole.
Un quart des Parisiens utilise une trottinette
Un quart des Parisiens déclare utiliser régulièrement une trottinette, selon un sondage publié mercredi par Bolt, tandis que les trois opérateurs soulignent que cette filière représente 800 emplois à Paris. Les trottinettes doivent désormais être garées sur des places dédiées, leur vitesse est limitée à 20 km/h partout, et 10 km/h dans 700 zones denses.
Selon les chiffres communiqués par la préfecture de police à l’AFP, les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), soit les trottinettes, gyropodes, hoverboards ou monoroues, ont provoqué 236 accidents à Paris sur le premier semestre, soit une hausse de 52 % par rapport à 2021. En France, 24 personnes sont décédées en 2021 en utilisant des EDPM, un record.