L’inflation a fait ressurgir dans tous les secteurs la question des augmentations de salaires. Le choix de franceinfo donne la parole à des dirigeants qui ont décidé d’augmenter la rémunération de leurs salariés.
Les salaires des Français ont augmenté en 2022 de 3%, contre environ 1% les années précédentes. Mais les prix, eux, continuent à s’envoler et rendent ces augmentations insuffisantes pour assurer le maintien du pouvoir d’achat. Les entreprises doivent donc naviguer entre deux écueils : satisfaire leurs salariés et préserver leur compétitivité.
L’équation peut être complexe dans certaines petites et moyennes entreprises. Chez Etna France, fabricant d’ascenseurs et de monte-charges dans l’Eure, la centaine de salariés a l’habitude d’être augmentée tous les ans d’environ 2%. C’est donc moins que l’inflation et le patron Vincent Bronze l’assure, il ne peut pas faire plus : « La brutalité des augmentations stratosphériques des matières qui composent 45% de nos prix, grignotent complètement nos marges et ne laissent quasiment aucune possibilité de faire plus d’un point de vue salarial. C’est quelque chose qui, finalement, est nouveau. L’inflation, on n’en avait quasiment pas depuis presque 20 ans. Donc ce qui nous arrive est une nouveauté à laquelle il faut nous adapter. »
Pour s’adapter, le chef d’entreprise a privilégié la prime transport : 40 euros net par jour et par salariés. « Un salarié qui vient travailler cinq jours par semaine a touché une prime de 200 euros sur le mois de septembre, indique Vincent Bronze. C’est une prime unique, mais c’est le peu de marge qui nous reste pour filer un coup de main aux salariés. En même temps, les salariés sont tout à fait conscients des difficultés que leurs entreprises rencontrent. Les salariés qui écoutent les informations sont conscients de ça. »